Macadamia et posada

Publié le par LAO.Nord

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ntigua, mercredi 23 décembre,

Levé tardif, il est 8h20 quand je débarque pour prendre mon petit dej. Y aurait-il une connexion avec le fait que je n'aie pas réussi à m'endormir avant 1 heure du mat ? Trop de café ? Je me prépare puis me dirige vers la gare des bus. Je travers le marché et fait tout un détour avant d'arriver.

Le premier bus que je vois part justement pour San Miguel Dueñas. Nous patientons un peu puis démarrons. Je paye mon trajet à 3 Quetzales avec un billet de 100 mais l'ayudante ne rechigne pas trop à me rendre la monnaie. Mon voisin m'avertit de me lever pour descendre. Le chauffeur freine brusquement, nous venons tout juste de dépasser la finca de macadamia.

DSCN7073Je traverse la propriété au calme sous les arbres et entourée de chants d'oiseaux. La fraîcheur se fait sentir à l'ombre des arbres de macadamia. Un homme en chapeau vient à ma rencontre et m'explique l'origine de ces arbres venus d'Australie et que les Américains n'ont pas réussi à implanter sur leur sol. Ici, toute une variété d'arbres se sont adaptés au climat.

Les feuilles sont épaisses et absorbent beaucoup de CO2, dégageant énormément de vapeur d'eau dans l'atmosphère. Ici tout est bio, pas questions de produits chimiques. Les méthodes de cueillettes et d'écossage sont encore très artisanale. De plus, une partie du travail doit être fait à Ciudad Vieja car il n'y a pas suffisamment d'électricité sur la propriété.

La finca fabrique toutes sortes de bons produits à partir des noix. Savons, shampooings, crèmes, huiles, mais aussi crêpes, chocolats et autres gourmandises bien appétissantes. Je goûte un chocolat noir et une noix naturelle puis me laisse tenter par un massage faciale. Il paraît que j'ai rajeuni de 10 ans. La noix de macadamia serait parée de vertus anti-rides, anti-vergetures, bref excellent pour la peau !

DSCN7079Je m'installe ensuite dans un hamac suspendu à l'ombre des arbres. Le temps se couvre néanmoins et il ne fait pas chaud, chaud. Je lit un peu le Routard du Yucatan, n'ayant pas pensé à apporter mon bouquin. Je me prépare à rentrer. J'arrête un bus sur la route et en quelques minutes, nous regagnons Antigua. Du terminal, je rentre directement à la maison, ne faisant pas de pause au Correo voisin, je pense qu'ils vont se sentir harcelés à force et que je vais perdre leurs bonnes grâce.

Arrivée à la maison, j'ai la bonne surprise de trouver le petit coupon du Correo sur ma table. J'en suis quitte pour un nouveau voyage. Je déjeune rapidement puis ai tout juste le temps de faire l'aller-retour pour récupérer le paquet. Je marche au pas de course. Il est bien là. Je refais le chemin du retour aussi vite, si ce n'est plus, impatiente de découvrir le contenu du colis !

DSCN7081Bouteille de Sauterne, foie gras, caviar d'aubergine, pain d'épice, cake, galettes et autres gourmandises, 3 kg de marchandises, arrivant à point nommé pour les fêtes accompagnées de 3 photos de Sacha. Merci la family ! On commençait à désespérer de le voir arriver, mais le Père Noël a pensé à moi et m'a bien gâtée cette année.

A peine le paquet déballé, je file à Nuestros Ahijados où je rencontre, Mick, un nouveau volontaire Irlandais, qui vient s'installer sur Antigua avec sa femme espagnole. Ils sont coach par téléphone tous les deux et n'arrivaient plus à supporter le coût de la vie aux US. Nous papotons en attendant Vera qui ne vient pas. Deux autres personnes arrivent pour nous accompagner à Casa Jackson.

Je fais mon petit tour habituel pour dire bonjour à tout le monde et suis tout étonnée de trouver Jessica endormie. Ce n'est pas son genre, serait-elle malade ? Je prends une photo, ce qui réveille Erika, sa voisine de lit. Je sors cette dernière de son petit lit et lui enfile une paire de chaussures. C'est ensuite au tour de Daphné que j'installe dans sa petite chaise à roulettes. José Eduardo est parti aujourd'hui, il va bien me manquer, mais il était devenu presque replet et avait fait beaucoup de progrès, il sera mieux chez lui, enfin j'espère...

DSCN7083Je retourne voir Jessica qui est réveillée mais ne donne aucun signe d'animation et claque des dents. J'appelle aussitôt l'infirmier. Elle est en hypothermie, il faut juste la couvrir. Elle ne porte qu'un T-shirt, légèrement mouillé de surcroît. Or, la température est très fraîche. De plus elle vient d'Esquintla près de la côte pacifique où il fait beaucoup plus chaud qu'ici.

Je lui enfile un nouveau T-shirt, une polaire, des chaussettes. Je la sors de son lit et l'installe dans son fauteuil, l'enrobant dans les couvertures. On lui a enlevé son plâtre ce matin mais sa jambe est encore très peu mobile et de toute façon, même avant son accident, elle ne pouvait pas marcher. Elle joue un peu avec Mick et finit par se réchauffer retrouvant son ton enjoué habituel.

La petite María Juliana pleure dans son petit lit. Je la prends et la berce doucement. Elle est contente d'être dans les bras. Elle a drôlement grandi et grossi. De plus, elle commence à vraiment s'éveiller. Ses yeux fixes les choses et les gens. Ses petits sourcils semblent interrogateurs par moments. Et elle commence aussi à gazouiller. Je lui donne son biberon qu'elle engloutit comme une vorace puis me fixe interloquée.

DSCN7085Je vais chercher Brandon qui s'ennuie dans son lit. Je l'installe lui aussi dans une petite chaise à roulettes car il est très actif. Il regarde Jessica et Mick qui font le petit train, Jessica dans son fauteuil, Mick sur une chaise à roulette, la tirant à l'aide d'un cerceau. Jessica fait semblant de se cogner la jambe et d'avoir mal, puis éclate de rire. Erika, très autonome, joue dans son coin tandis que Daphné me suit partout où je vais.

Vers 17h, nous prenons le chemin du retour après avoir remis les petits dans leur lit et échappé en courant à leurs cris et leurs pleurs. Je passe à la laverie mais la propriétaire n'est pas là et je dois repasser dans une heure. Je vais donc m'installer sur Internet où je découvre les dernière photos de la Sierra Norte en Equateur. Je mets immédiatement un lien sur le blog, puis rentre vite dîner.

Après dîner, je lis un peu en attendant l'heure de la Posada. Un peu après 20h, je trouve Alison déguisée en Ange dans le salon. Nous partons avec Alison et Lorena sur une petite placette en hauteur, juste derrière notre rue. Nous attendons que tout le monde arrive. Enfants et adultes sont équipés de petites lanternes et d'instruments de musiques traditionnels, carapaces de tortues, maracas, etc.

DSCN7099Un petit concert se tient à même la rue. Passe une crèche transportée par un petit groupe. Nous démarrons et faisons tout le tour du quartier. Les lanternes sont allumées. Alison, reine de la fête, porte le niño Jesús. Des femmes chantent des cantiques, repris en coeur.

Après avoir déambulé de rue en rue, montant et descendant les escaliers, nous rejoignons la cancha de futbal où est installée une crèche. En effet, le quartier de la Colonia ne dispose pas d'église, la sienne s'étant complètement effondrée suite aux tremblements de terre. Alison dépose le niño Jesus avec un jour d'avance sur le planning. La famille responsable de la posada ce soir sert un punch aux fruits et une sorte de pâte feuilletée recouverte de gros sucre à tous les participants. Nous rentrons à la maison où je retrouve mon bouquin et me couche de bonne heure.

Publié dans Guatemala

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