En route pour la Serena

Publié le par LAO.Nord

Lundi 6 juillet

Je me réveille à 7h30 spontanément et décide de profiter de cette 1/2h d'avance sur le planning pour choper un bus dès que possible pour la Serena. Pas d'eau chaude dans la douche ce matin, rien à faire. Heureusement, je me suis lavé les cheveux hier ! L'eau est glacée et il n'y a pas moyen que je me lave autre chose que le visage et les dents avec... Pour régler la chambre, la carte bleue n'est pas acceptée. Je quitte Santiago sans états d'âme. J'ai hâte de voir du pays.

Je réserve mon billet pour la Serena pour 9h30 et je dois choisir mon siège côté océan ou côté cordilière. Le caissier me recommande le côté mer et je me fie à son jugement. J'attrappe de justesse un café americano insipide et un paquet de biscuits en guise de petit dej. Je m'apprête à surveiller que l'on mette bien mon sac en soutes, déjà vigilente, mais ici c'est du jamais vu, le chauffeur passe une étiquette numérotée autour de la anse de mon sac et me remet un recu ! Je pense que ca ne va pas être ainsi en Bolivie et au Pérou.

Le Chili a un peu l'air d'être la Suisse de l'Amérique Latine, très sûr, très civilisé, très conservateur. Enairo, le Vénézuélien semblait regretter ce manque de fantaisie. Mais, côté organisation, ca a du bon. Effectivement, côté vestimentaire, c'est plutôt tristounet.

Ler paysage est en effet bien joli. Petites collines recouvertes de cactus. On longe l'Océan bordé de landes sauvages et aux vagues écumantes. Elles s'abattent sur la côte avec une force étonnante. Je me retrouve étrangement familière dans ce paysage d'Océan et de montagnes qui me rappelle le Pays Basque.

Les communaués d'immigrés du XIXème siècle n'ont pas dû se sentir trop dépaysées ici malgré la distance avec la terre natale. J'ai d'ailleurs vu des enseignes de magasins portant des noms en -mendi mais orthographiés avec un y pour américaniser tout ca ! De fait, ici personne ne me demande d'épeler mon nom de famille qui pose beaucoup moins de problème qu'à Paris.

La première partie du trajet en bus passe assez vite. Je me laisse prendre par un film assez affligeant avec Cameron Diaz que je n'aurai jamais vu en d'autres circonstances. Le doublage en Espagnol est assez enfantin et je n'ai aucun mal à comprendre, à moins que les dialogues ne soient complètement niais et triviaux.

Pause dej et je fais une terrible entrave à ma déonthologie culinaire en absorbant un hot dog au ketchup, sacrilège ! Une fois tous les 15 ans, puis-je être pardonnée. Ma gastronomie de la journée est vraiment pittoyable. Le hot dog n'ayant pas suffi à combler ma faim, j'achève lamentablement le paquet de biscuits. Mais où sont mes 5 fruits et légumes par jour ? Et mon Bio bifidus pour digérer tout ca...

La suite du trajet est magnifiaue mais la brume de mer commence à se lever. De plus, le soleil tape en plein et l'on est obligé de fermer les rideaux. Je suis un peu contrariée de ne plus pouvoir regarder par la fenêtre, mais nous sommes soudain plongés dans un brouillard à couper au couteau. Je suis donc avec intérêt la version d'Ocean 11 en Espagnol, beaucoup plus facile à comprendre qu'en Anglais, et toujours aussi drôle. George Clooney a une belle voix de macho qui lui convient à la perfection.

Nous devrions arriver bientôt mais un troisième film est lancé. Cela parle du traffic de jeunes femmes innocentes qui se font intercepter à l'arrivée des aéroports pour un trafic de prostitution. Tout à fait ce qu'il me faut en ce momment... De quoi me rassurer sur mes prochaines rencontres à l'arrivée dans des villes inconnues. J'en suis déjà arrivée à flipper sur mon arrivée à la Serena où je n'ai pas réservé mon hôtel.

En descendant du bus après six bonnes heures de trajet, je me fais effectivement aborder par un homme qui me propose de me conduire à son hôtel... hum, soupcon ! Il me tend un prospectus de l'hôtel que j'avais repéré sur le Routard et dont ils disent grand bien. Je contrôle l'adresse et tout colle. J'oublie donc mes frayeurs du film et décide de le suivre. Il s'avère être très sympathique et la maison d'hôte est absolument charmante. Il y a plein de routards et je suis conquise.

Andres m'explique la topographie de la ville, m'indique les bons plans pour aller à la plage, réserver une excursion, passer à la laverie, dîner ou boire un verre. Maria me propose une petite tasse de thé. Ma chambrette est nickel, petit bungalow peint en jaune vif dans une cour intérieure verdoyante. Un vrai petit coin de paradis. Après mon hôtel de Santiago, je suis comblée.

Petit tour en ville, j'ai un sourire béat. Les petites rues sont calmes et toutes mignonnes. Maisons basses aux couleurs vives. Je fais un arrêt à l'agence d'excursion recommandée par Andres et je réserve la ballade en mer jusqu'à l'île où se regroupent les pingouins de Humbolt. Avec la pleine lune, les marées sont plus grandes qu'à l'habitude et ce n'est pas sûr que les sorties en mer soient possibles. Je fais une avance de 10 000 pesos sur les 28 000 que coûtent l'excursion, une somme ! On verra bien. Je ne me sens pas encore d'attaque pour partir d`s ce soir admirer les étoiles que l'on voit particulièrement bien dans le ciel de la région.

Je continue mon tour en ville et suis bien aise de respirer l'air pur du bord de mer, de me promener dans les rues commercantes de la cité balnéaire, enfin un vrai sentiment de vacances. Je suis juste arrivée un peu tard pour admirer le coucher du soleil sur l'océan. La nuit tombe déjà et je repère les lieux en quête d'un bar pour prendre l'apéro ou d'un petit resto.

Je retourne à l'hôtel en vue de faire un peu d'Internet avant le dîner mais la connection est interrompue. a la cuisine, un groupe de Québequois fais la popote et raconte ses dernières aventures à deux Suisses francophones. Je m'arrête pour prêter l'oreille puis m'éclipse pour partir dîner.

J'ai repéré un petit resto pas loin. Le cadre est un peu mieux que d'habitude et la musique est sympa J'opte pour le biftec du pauvre qui est en réalité plutôt riche : accompagné de papas fritas, d'oignons revenus dans l'huile et d'un oeuf au plat ! De retour au logis, je suis accueillie par Andres avec qui je tape la discute un momment puis je retrouve un groupe composite : 2 Suisses, 2 Francais et une Autrichienne qui finissent de dîner dehors ! Après un bon momment, le froid aidant, nous nous séparons pour retrouver nos habitations respectives.

Publié dans Chili

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