Botanique, histoire, art et mescal

Publié le par LAO.Nord

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Oaxaca, samedi 13 février,

Je me plains à l'aubergiste du vacarme des voisins puis retourne au marché pour mon habituel yaourt et un cocktail "Vaca", à base de lait, banane, avoine et blé. De quoi bien commencer la journée ! Je commence par errer dans les rues avoisinantes du Correos, à la recherche d'une papeterie où acheter une enveloppe. Je finis par demander à la Poste qui m'indique, il fallait s'en douter, la boutique de photocopies du coin de la rue.

Une fois mon petit colis envoyé, je me dirige vers le jardin botanique. La visite commence dans dix minutes. Nous découvrons toutes sortes de plantes médicinales et leur usage, la hierba del borracho contre les douleurs d'estomac et accessoirement la gueule de bois, la cannelle contre les coliques, et j'en oublie.

DSCN9189Nous passons ensuite d'énormes cactus, dont un en fleurs, un arbre aux fleurs rose vif ébouriffées comme des plumeaux, l'incontournable ceiba, l'arbre sacré des Mayas qui peut mesurer jusqu'à 60 mètres de haut, le copal à l'écorce rouge et qui s'effeuille... Nous passons ensuite la section des agaves sous toutes ses variétés. Nous terminons par un rideau de cactus, cachant une foret de nopals.

Je passe déjeuner dans un joli resto, non loin de là, mais l'addition est salée. La cuisine est originale. Je commande une salade avec fraises, chèvre, noix de pékan. Un peu léger. Je complète par un cheese cake à l'ananas. En accompagnement, un délicieux jus de goyave, et pour finir, un expresso. 200 Pesos, une fortune, au moins 10 Euros !

DSCN9214Je contourne Santo Domingo pour visiter la maison de Benito Juarez, dont la vie est passionnante. Une jolie maison coloniale et un excellent documentaire. Indigène de la région, orphelin ayant quitté, à pied, la maison de son oncle, pour la ville d'Oaxaca, à l'âge de 12 ans, éduqué par le patron de sa soeur, maître relieur, dont il épousera d'ailleurs la fille, il apprend l'Espagnol, commence le séminaire, puis devient avocat.

De charges en responsabilités, il atteindra le poste de Président de la République du Mexique, aura 12 enfants dont 5 décédés en bas âge. Il manifeste un probité, un courage et une détermination à toute épreuve. Libéral luttant contre les conservateurs puis l'empire napoléonien pour maintenir la République et ses idéaux. En prison, en exil, manquant d'être assassiné, il finit finalement s'endormant dans son sommeil avec un infarctus du myocarde.

DSCN9221Difficile de mesurer la part de vrai, vu la façon dont est encensée cette figure politique du Mexique, mais pour le moins édifiant, et il semblerait que si, il y ait des politiques honnêtes même dans la durée !

Je rempile pour un autre excellent musée, la très belle collection Rufino Tamayo, présentée sous l'angle artistique, plutôt que sous la forme habituelle des musées d'archéologie, regroupant les objets par époques et par civilisations. La collection se trouve dans une très belle maison coloniale à la façade baroque. Les pièces sont vraiment très bien choisies et préservées, mettant en relief l'intemporalité de l'oeuvre artistique au delà du gap de civilisation. Je mitraille de photos et achète même quelques cartes postales souvenirs, emballée.

Je fais encore un petit tour de la ville et atterris finalement dans un cyber, qui ferme malheureusement avant que je n'aie eu la chance de publier un seul article. Je traverse à nouveau la ville pour aller dîner dans un joli resto, que j'ai repéré dans l'après-midi. Malheureusement, le menu consiste plus en snacks et c'est réalité plutôt un bar, qui ne s'anime que passées 22 heures, avec un concert en vivo.

DSCN9226Je me réfugie donc à la Flor de Loto, un excellent resto végétarien, qui fait un superbe menu pour 50 Pesos. Soupe, tortellonni aux épinards et enroulé de légumes. La serveuse me raconte l'origine de la Saint Valentin. Ce prêtre aurait marié en secret des militaires servant dans l'armée romaine, alors que le général réprouvait le mariage parmi ses troupes. Il aurait fini martyr, mais défendant ainsi les amoureux. Jolie histoire.

Le patron me fait ensuite goûter au mescal, une autre spécialité de la région. Il m'explique comment différencier un bon d'un mauvais mescal. Déposer quelques gouttes sur la peau, si cela sent et que l'odeur reste, c'est un bon mescal, s'il n'y a pas d'odeur et que ca s'évapore tout de suite, c'est mauvais signe. Il faut aussi que le liquide laisse une sorte de traînée sur les parois du verre quand on le remue, s'il retombe direct, à éviter.

Publié dans Mexique

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